Sécurité voyage : Gérer vos médicaments et effets secondaires loin de chez vous

Sécurité voyage : Gérer vos médicaments et effets secondaires loin de chez vous
26 déc., 2025
par Jacqueline Bronsema | déc., 26 2025 | Santé & Bien-être | 0 Commentaires

Vous partez en voyage, mais vous prenez des médicaments tous les jours ? Vous n’êtes pas seul. Près de 50 % des adultes aux États-Unis prennent au moins un médicament sur ordonnance, et beaucoup d’entre eux voyagent chaque année. Le problème ? Ce qui fonctionne chez vous peut être interdit à l’autre bout du monde. Un simple comprimé contre la fatigue ou la douleur peut vous coûter des jours en détention, comme ce fut le cas pour une dirigeante de Toyota arrêtée à Tokyo en 2019 pour avoir envoyé à elle-même un analgésique contenant du codeine. Ce n’est pas une histoire rare.

Les règles de base : Ce que vous devez absolument emporter

La première règle, c’est de ne jamais laisser vos médicaments dans vos bagages en soute. Jamais. Même si votre valise est perdue pendant une semaine, vous devez avoir votre traitement avec vous. Tout doit être dans votre sac à main ou votre sac à dos. Les compagnies aériennes, la TSA et les douanes internationales exigent que vos médicaments soient dans leur emballage d’origine, avec l’étiquette de la pharmacie visible. Pas de boîtes vides, pas de comprimés dans des sachets en plastique. Si un agent demande à voir vos médicaments, il doit pouvoir lire votre nom, le nom du médicament, la dose et la date de péremption.

En plus de l’emballage d’origine, emportez une copie de votre ordonnance, signée par votre médecin. Pour les médicaments contrôlés - comme les antidouleurs opioïdes, les anxiolytiques ou les stimulants pour le TDAH - demandez une lettre médicale explicative. Cette lettre doit dire clairement : votre diagnostic, pourquoi vous avez besoin de ce médicament, la dose quotidienne, et que c’est un traitement prescrit par un médecin. Cette lettre peut vous éviter des heures d’interrogatoire à l’aéroport ou en douane.

Les médicaments liquides : Ce que la TSA permet vraiment

Vous avez peur que vos insulines, sirops ou aérosols soient confisqués à la sécurité ? Ne vous inquiétez pas. La TSA autorise les liquides médicaux au-delà de la limite habituelle de 100 ml (3,4 onces), à condition que vous les déclariez à l’avance. Mettez-les dans un sac en plastique transparent, séparé de vos autres liquides. À l’aéroport, dites simplement : « Je porte des médicaments liquides pour une condition médicale. » Les agents sont formés pour les traiter différemment. Ils ne les jetteront pas, ils les examineront avec un scanner ou les demanderont à votre médecin si nécessaire.

Les insulines, les solutions de dialyse, les stéroïdes injectables : tout cela est autorisé. Mais gardez-les au frais. L’insuline, par exemple, doit rester entre 2°C et 8°C. Pendant un vol de 12 heures en été, une poche réfrigérante de pharmacie peut maintenir cette température jusqu’à 48 heures. Les glaçons ou les sacs de gel ne suffisent pas : ils peuvent dépasser 10°C trop vite. Investissez dans une poche réfrigérante certifiée pour médicaments - c’est un petit coût par rapport à une hospitalisation à l’étranger.

Les pays interdisent vos médicaments - et vous ne le savez pas

Vous pensez que si c’est légal aux États-Unis, c’est légal partout ? Faux. Selon le Département d’État américain, 67 % des pays limitent au moins un médicament courant que les Américains prennent. Voici quelques exemples concrets :

  • Le Sudafed (pseudoéphédrine) est interdit dans 28 pays, dont le Japon, la Corée du Sud et Singapour. C’est un décongestionnant courant, mais il peut être utilisé pour fabriquer des amphétamines.
  • Le Ambien (zolpidem) est classé comme stupéfiant au Japon, en Chine et en Russie. Même avec une ordonnance, vous ne pouvez pas l’apporter.
  • Le Adderall (amphetamine) est totalement interdit dans 42 pays, y compris la France, l’Allemagne et le Canada. Même si vous avez une ordonnance américaine, vous ne pouvez pas le transporter.
  • Les hormones comme la testostérone ou les contraceptifs sont contrôlées dans 35 pays. En Arabie Saoudite, certains contraceptifs sont considérés comme des substances illégales.

Comment vérifier ? Allez sur le site de l’ambassade américaine du pays où vous allez. Depuis mars 2023, le Département d’État a lancé un outil en ligne : le Medication Check Tool. Entrez le nom de votre médicament - par exemple, « metformin » ou « sertraline » - et il vous dit s’il est autorisé, restreint ou interdit. Ne comptez pas sur Google ou sur un ami qui a voyagé il y a cinq ans. Les lois changent chaque année.

Un voyageur explique à un agent de sécurité qu'il transporte de l'insuline liquide, avec un sac transparent et un écran affichant un outil de vérification médicale.

Les décalages horaires : Comment ne pas manquer vos doses

Vous partez en Asie, et vous devez prendre un médicament à 8h du matin chez vous. À destination, c’est 22h. Que faites-vous ?

La règle simple : ne doublez jamais une dose. Si vous avez un traitement à prendre deux fois par jour, vous pouvez décaler l’heure de 1 à 2 heures en avance ou en retard. Par exemple : si vous prenez votre pilule à 8h et 20h chez vous, vous pouvez la prendre à 9h et 21h à destination. Le lendemain, ajustez progressivement jusqu’à ce que vous soyez sur le fuseau horaire local.

Utilisez votre téléphone : mettez deux alarmes. Une avec l’heure de chez vous, une avec l’heure locale. Les applications comme Medisafe ou MyTherapy permettent de configurer des rappels pour plusieurs fuseaux horaires. Plus de 80 % des voyageurs qui les utilisent disent qu’elles ont évité des oublis critiques. Et si vous oubliez une dose ? Ne prenez pas deux comprimés pour rattraper. Consultez votre médecin avant le voyage - demandez-lui un plan d’urgence pour les oublis.

Les erreurs les plus fréquentes (et comment les éviter)

Voici les cinq erreurs que font les voyageurs - et comment les éviter :

  1. Ne pas vérifier la légalité : 58 % des cas d’arrestation pour médicaments viennent de gens qui pensaient que leur ordonnance suffisait. Vérifiez toujours sur le site de l’ambassade.
  2. Ne pas emporter assez de médicaments : emportez au moins 7 à 14 jours de plus que la durée de votre voyage. Un vol retardé, un hôtel fermé, une maladie : tout peut vous bloquer. Northwestern University recommande trois semaines d’avance pour les voyages internationaux.
  3. Envoyer des médicaments par courrier : c’est interdit dans la plupart des pays. Même si vous les envoyez à vous-même, la douane les confisque. Les pharmacies à l’étranger ne peuvent pas renouveler une ordonnance américaine.
  4. Ne pas préparer de traduction : si vous êtes en Thaïlande et que vous avez besoin d’un médicament d’urgence, comment expliquer « sertraline » à un pharmacien qui ne parle pas anglais ? Imprimez une fiche avec le nom du médicament en anglais et dans la langue locale, avec la dose et la raison. Utilisez Google Translate pour traduire le nom scientifique, pas le nom commercial.
  5. Ne pas informer votre médecin : votre médecin doit savoir où vous allez. Il peut vous donner un plan d’urgence, des alternatives, ou même vous prescrire un médicament différent pour le voyage.
Un voyageur tient une fiche médicale multilingue devant une pharmacie étrangère, tandis qu'une bouteille confisquée est visible dans l'ombre.

Les solutions pratiques : Ce qui marche vraiment

Les voyageurs expérimentés utilisent des astuces simples qui font toute la différence :

  • Boîtes à comprimés multi-doses : votre pharmacie peut vous préparer une boîte avec vos doses journalières, étiquetées par jour et heure. 74 % des voyageurs qui les utilisent disent qu’elles ont réduit leurs oublis.
  • Photocopie de l’ordonnance + lettre médicale : gardez une version papier et une version numérique sur votre téléphone. Mettez-les dans un dossier étanche.
  • Emballage de sécurité : un petit sac en plastique avec vos médicaments, un sac réfrigérant pour l’insuline, et une petite bouteille d’eau pour les comprimés. Tout cela dans votre sac à main.
  • Numéros d’urgence : enregistrez le numéro de votre médecin, votre assurance santé internationale, et le numéro de l’ambassade américaine du pays où vous allez. Sauvegardez-les dans vos contacts et sur papier.

Que faire si quelque chose tourne mal ?

Si vous êtes arrêté, refusé d’entrer, ou si vos médicaments sont confisqués :

  • Restez calme. Ne discutez pas. Ne mentez pas.
  • Demandez à parler à un représentant de l’ambassade américaine. Ils ne peuvent pas vous sortir de prison, mais ils peuvent vous aider à contacter un avocat local, à transmettre vos documents, et à vous assister dans les procédures.
  • Ne signez rien sans comprendre. Demandez une traduction officielle.
  • Appelez votre médecin. Il peut parfois vous envoyer un nouveau traitement par un service médical international - mais seulement si vous avez un plan d’urgence en place avant de partir.

La bonne nouvelle ? La plupart des voyages se passent sans problème. Les agents de sécurité aux États-Unis sont formés pour traiter les médicaments avec respect - si vous êtes préparé. Les voyageurs qui suivent ces règles ont 93 % de chances d’être traités sans incident. Ce n’est pas une question de chance. C’est une question de préparation.

Puis-je emporter des médicaments en vente libre comme l’ibuprofène à l’étranger ?

Oui, en général. Mais attention : certains médicaments en vente libre contiennent des ingrédients interdits. Par exemple, le Sudafed (pseudoéphédrine) est présent dans certains décongestionnants aux États-Unis, mais il est interdit dans plus de 25 pays. Vérifiez toujours le nom scientifique de l’ingrédient actif - pas le nom commercial. Si vous ne savez pas, emportez uniquement des comprimés d’ibuprofène pur ou de paracétamol, qui sont presque toujours autorisés.

Que faire si je perds mes médicaments pendant le voyage ?

Si vous perdez vos médicaments, contactez immédiatement l’ambassade américaine. Ils peuvent vous aider à trouver une pharmacie locale ou vous orienter vers un médecin qui peut vous prescrire une alternative. Ne cherchez pas à acheter un médicament similaire sur le marché local sans vérifier sa composition - il peut contenir un ingrédient interdit. Si vous avez une copie de votre ordonnance et une lettre médicale, cela augmente vos chances d’obtenir une prescription locale. C’est pourquoi il est essentiel d’emporter ces documents en double.

Les médicaments naturels ou à base de plantes sont-ils autorisés ?

Pas toujours. Certains suppléments à base de plantes, comme la kava ou la valériane, sont considérés comme des substances psychoactives dans certains pays. Le CBD, même légal aux États-Unis, est interdit dans de nombreux pays d’Asie et du Moyen-Orient. Même si vous pensez que c’est « naturel », il peut être classé comme stupéfiant. Vérifiez chaque produit sur le site de l’ambassade - y compris les vitamines en grande dose, car certaines contiennent des substances contrôlées.

Est-ce que les compagnies aériennes imposent des règles supplémentaires ?

Oui. Delta Airlines accepte tous les médicaments avec une ordonnance. Emirates, en revanche, exige une autorisation préalable pour les médicaments contenant du codeine, de la codéine ou des stimulants. Vérifiez toujours les règles spécifiques de votre compagnie aérienne avant de voler. Certains pays, comme les Émirats Arabes Unis, imposent des règles plus strictes que la TSA. Ce n’est pas la TSA qui décide à l’étranger - c’est le pays d’arrivée.

Les voyageurs avec des maladies chroniques ont-ils des droits spécifiques ?

Oui. Si vous avez une maladie chronique (diabète, insuffisance rénale, épilepsie, etc.), vous avez le droit de demander une assistance médicale à l’aéroport. La TSA propose un programme de soutien pour les passagers avec besoins médicaux spéciaux. Vous pouvez appeler leur ligne d’assistance avant votre vol ou demander un agent de soutien à l’aéroport. Ils peuvent vous aider à passer la sécurité plus rapidement, à transporter des équipements médicaux, et à expliquer votre situation. Ne laissez pas votre condition vous empêcher de voyager - mais préparez-vous bien.