GLP-1 Agonistes et Risque de Pancréatite : Surveillance et Alternatives

GLP-1 Agonistes et Risque de Pancréatite : Surveillance et Alternatives
1 déc., 2025
par Jacqueline Bronsema | déc., 1 2025 | Santé & Bien-être | 3 Commentaires

Évaluateur de risque de pancréatite avec les GLP-1 agonistes

Ce calculateur évalue votre risque personnel de pancréatite en fonction de facteurs médicaux et de votre historique. Veuillez entrer les informations ci-dessous pour obtenir une estimation.

Les médicaments de la classe des GLP-1 agonistes ont révolutionné le traitement du diabète de type 2 et de l’obésité. Des noms comme Ozempic, Wegovy ou Mounjaro sont désormais courants dans les consultations. Mais derrière leur efficacité remarquable pour perdre du poids et contrôler la glycémie, une question inquiète les médecins et les patients : ces traitements augmentent-ils le risque de pancréatite ?

Comment fonctionnent les GLP-1 agonistes ?

Les GLP-1 agonistes imitent l’action d’une hormone naturelle du corps appelée GLP-1. Cette hormone agit sur le pancréas pour stimuler la production d’insuline quand la glycémie est élevée, tout en réduisant la libération de glucagon, une hormone qui fait monter la glycémie. Elle ralentit aussi le vidage de l’estomac, ce qui fait que vous vous sentez rassasié plus longtemps. C’est pourquoi ces médicaments aident à perdre du poids : vous mangez moins, et votre corps stocke moins de graisse.

Les premiers GLP-1 agonistes, comme l’exénatide (Byetta), sont apparus en 2005. Depuis, des versions améliorées comme le liraglutide (Victoza, Saxenda) et le semaglutide (Ozempic, Wegovy) ont été développées. Leur durée d’action a été allongée : alors que l’hormone naturelle dure deux minutes, le semaglutide reste actif jusqu’à sept jours. Tirzépatide (Mounjaro, Zepbound), un nouveau médicament approuvé en 2022, agit à la fois sur les récepteurs GLP-1 et GIP, ce qui semble renforcer son effet sur la perte de poids.

Le débat sur la pancréatite : des études contradictoires

Depuis 2007, les autorités sanitaires ont inclus un avertissement sur le risque de pancréatite dans les notices des GLP-1 agonistes. Mais les dernières études ne s’accordent pas.

Une étude publiée en mai 2025 à la conférence Digestive Disease Week a analysé près d’un million de patients diabétiques. Elle a trouvé une augmentation de 34 % du risque de pancréatite aiguë au bout de six mois, et de 44,5 % de pancréatite chronique après cinq ans. Ce résultat a fait l’effet d’une bombe.

En parallèle, une autre étude, publiée en février 2025 dans le Journal of Clinical Medicine, a examiné plus de 969 000 patients. Elle a conclu qu’il n’y avait aucune augmentation significative du risque de pancréatite, même après cinq ans de traitement. En fait, le risque global était légèrement plus bas chez les patients sous GLP-1 agonistes que chez ceux qui n’en prenaient pas.

Et ce n’est pas tout. Une étude publiée en janvier 2025 dans le Journal of Diabetes Metabolism Disorders a montré que le risque augmentait avec la dose cumulée : plus vous prenez le médicament longtemps, plus le risque pourrait augmenter. Mais une autre étude, présentée à ENDO 2024, a révélé que les GLP-1 agonistes pourraient même réduire le risque de récidive de pancréatite par rapport aux inhibiteurs SGLT2, une autre classe de médicaments pour le diabète.

La vérité semble être plus nuancée qu’un simple « oui » ou « non ». Le risque n’est pas le même pour tout le monde.

Qui est vraiment à risque ?

Les experts de l’American College of Gastroenterology ont identifié des profils à risque plus élevé :

  • Patients ayant déjà eu une pancréatite (mais cette donnée est contestée : certains chercheurs affirment qu’il n’y a pas de risque accru de récidive)
  • Personnes ayant un antécédent de tabagisme
  • Patients avec une maladie rénale chronique avancée
  • Personnes avec des taux élevés de triglycérides (>500 mg/dL)
  • Ceux qui consomment régulièrement de l’alcool

Curieusement, les personnes avec un IMC supérieur à 36 semblent avoir un risque réduit. Et les patients qui ont déjà eu une pancréatite aiguë ne semblent pas avoir plus de risque de récidive en prenant un GLP-1 agoniste - une découverte qui a changé la façon dont certains médecins prescrivent ces médicaments.

Scène divisée : à gauche, un patient à risque avec un médicament et un nuage d'inflammation ; à droite, le même patient en bonne santé avec des alternatives.

Comment surveiller le risque en pratique ?

La bonne nouvelle : le risque absolu reste très faible. Dans la plupart des études, moins de 0,4 % des patients développent une pancréatite au cours de leur traitement. Mais il faut rester vigilant.

Les directives de l’American Diabetes Association (2024) recommandent de faire un bilan sanguin de base avant de commencer : mesure des enzymes pancréatiques (lipase et amylase). Ce n’est pas obligatoire pour tout le monde, mais c’est essentiel si vous avez des facteurs de risque.

Ensuite, la surveillance repose surtout sur l’écoute du patient. Les signes d’alerte sont clairs :

  • Douleur abdominale soudaine et intense, en haut de l’abdomen
  • Nausées et vomissements
  • Douleur qui irradie vers le dos
  • Une aggravation des symptômes après les repas

Si vous ressentez l’un de ces symptômes, arrêtez le traitement et consultez immédiatement. La pancréatite peut être grave, voire mortelle dans les cas rares de forme hémorragique ou nécrosante.

Pour les patients à risque élevé, une analyse de la lipase tous les trois mois pendant la première année est conseillée. Pour les autres, pas besoin de bilans réguliers - seulement en cas de symptômes.

Quelles sont les alternatives ?

Si vous êtes inquiet ou si vous avez déjà eu une pancréatite, il existe d’autres options.

Les inhibiteurs SGLT2 (canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine) sont une excellente alternative. Ils n’augmentent pas le risque de pancréatite - et certaines études suggèrent même qu’ils pourraient le réduire. Ils aident aussi à perdre du poids, à protéger les reins et à réduire les risques cardiovasculaires.

La metformine, le traitement de première ligne pour le diabète de type 2, a un risque de pancréatite extrêmement faible : environ 0,15 cas pour 1 000 patients par an. C’est le médicament le plus sûr en ce qui concerne le pancréas.

Les inhibiteurs DPP-4 sont plus compliqués. La saxagliptine porte un avertissement noir pour risque de pancréatite. La sitagliptine, en revanche, n’a pas montré de risque accru dans les grandes études.

Pour la perte de poids, bupropion-naltrexone (Contrave) est une alternative. Une étude publiée dans JAMA en 2023 a montré que le risque de pancréatite était 9 fois plus faible avec ce traitement qu’avec les GLP-1 agonistes. Mais attention : il est contre-indiqué chez les personnes ayant des troubles psychiatriques, comme l’anxiété ou la dépression.

Orlistat (Xenical) est un autre choix. Il bloque l’absorption des graisses dans l’intestin. Son risque pancréatique est quasi nul. Mais il provoque des effets secondaires digestifs gênants - selles grasses, gaz, urgences - ce qui fait que 30 à 40 % des patients l’arrêtent dans la première année.

Un médecin et un patient en consultation, regardant un modèle 3D du pancréas avec un plan de surveillance visuel.

Que font les autorités ?

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a révisé la sécurité des GLP-1 agonistes en janvier 2024. Son avis : les bénéfices restent largement supérieurs aux risques. Le message est clair : ne pas arrêter ces médicaments sans avis médical.

La FDA a reçu plus de 1 800 signalements d’événements indésirables liés à la pancréatite depuis 2005. Mais ces signalements ne prouvent pas que le médicament est la cause. Beaucoup de patients diabétiques ont déjà un risque élevé de pancréatite en raison de leur obésité, de leur âge ou de leur mode de vie.

Des études de suivi sont en cours. Une étude sur le tirzépatide (NCT05681492) doit se terminer en 2027. Des chercheurs travaillent aussi sur de nouveaux GLP-1 agonistes avec moins d’affinité pour les récepteurs du pancréas - mais aucun n’est encore en essais cliniques.

Que faire si vous prenez un GLP-1 agoniste ?

Si vous êtes en traitement et que vous n’avez aucun symptôme, continuez. Les bénéfices - perte de poids, meilleure glycémie, réduction des risques cardiaques et rénaux - sont massifs. Pour beaucoup, ce sont des médicaments qui sauvent des vies.

Si vous avez un antécédent de pancréatite, parlez-en à votre médecin. Ce n’est plus une contre-indication absolue. Mais il faudra surveiller plus attentivement.

Si vous avez des facteurs de risque (tabac, alcool, reins faibles, triglycérides élevés), demandez un bilan sanguin de base et une surveillance régulière. Et surtout, ne négligez pas les signaux de votre corps.

Le futur du traitement du diabète et de l’obésité n’est pas de renoncer aux GLP-1 agonistes, mais de les prescrire avec plus de précision. Pas à tout le monde. Pas à n’importe quel moment. Mais à ceux qui en ont le plus besoin - et avec une surveillance adaptée.

Les GLP-1 agonistes provoquent-ils vraiment de la pancréatite ?

Les données sont contradictoires. Certaines études montrent une augmentation légère du risque, d’autres aucune. Le risque absolu reste très faible - entre 0,1 % et 0,4 % selon les populations. Ce n’est pas un risque de masse, mais un risque individuel qui dépend de votre historique médical. La plupart des patients peuvent les prendre en toute sécurité avec une surveillance adaptée.

Dois-je arrêter mon GLP-1 agoniste si j’ai eu une pancréatite avant ?

Non, ce n’est plus une contre-indication. Des études récentes montrent qu’il n’y a pas de risque accru de récidive. Cependant, il est essentiel d’en parler à votre médecin. Vous devrez peut-être faire des contrôles sanguins plus fréquents au début du traitement, mais vous pouvez continuer si les bénéfices sont importants pour vous.

Quel est le médicament le plus sûr pour le pancréas ?

La metformine est le traitement le plus sûr en termes de risque pancréatique, avec environ 0,15 cas pour 1 000 patients par an. Les inhibiteurs SGLT2 (comme l’empagliflozine) sont aussi une excellente alternative, sans augmentation de risque. Pour la perte de poids, le bupropion-naltrexone présente un risque 9 fois plus faible que les GLP-1 agonistes, mais il n’est pas adapté à tout le monde.

Faut-il faire des analyses de sang régulières ?

Pas pour tout le monde. Si vous n’avez aucun facteur de risque, il suffit de surveiller les symptômes. Si vous avez un historique de pancréatite, de tabagisme, d’alcoolisme, de maladie rénale ou de triglycérides élevés, un bilan de lipase tous les 3 mois pendant la première année est recommandé. Après, la surveillance peut être réduite.

Les nouveaux GLP-1 agonistes comme le tirzépatide sont-ils plus dangereux ?

Il n’y a pas encore de données suffisantes pour dire qu’ils sont plus dangereux. Le tirzépatide agit sur deux récepteurs (GLP-1 et GIP), ce qui pourrait théoriquement augmenter les effets sur le pancréas. Mais aucune étude n’a encore montré un risque plus élevé. Une étude de suivi est en cours jusqu’en 2027. Pour l’instant, les mêmes principes de surveillance s’appliquent.

3 Commentaires

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    Beat Steiner

    décembre 2, 2025 AT 17:37

    J’ai commencé le semaglutide il y a 8 mois et je n’ai aucun symptôme. Je suis passé de 108 à 87 kg, mes triglycérides sont tombés de 620 à 180, et je dors mieux. Si la pancréatite était un vrai risque, je serais déjà à l’hôpital. Mais non, je me sens mieux que depuis 15 ans.

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    Jonas Jatsch

    décembre 4, 2025 AT 09:15

    Je trouve ça fascinant comment la médecine moderne se débat entre des données contradictoires. D’un côté, des études montrent un risque accru de 44 % après 5 ans, de l’autre, une autre étude sur presque un million de patients ne voit rien. La vérité, c’est que le risque absolu est minuscule - moins de 0,4 %. C’est comme avoir peur de se faire frapper par un éclair en marchant sous un arbre : techniquement possible, mais pas raisonnable de vivre dans la peur. Ce qui compte, c’est la surveillance intelligente, pas l’arrêt aveugle. Et surtout, ne pas oublier que le diabète non contrôlé tue bien plus que la pancréatite.

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    Kate Orson

    décembre 4, 2025 AT 14:46

    HAHAHAHA 😂 TOUT ÇA C’EST UN PIEGE DES LABOS PHARMA POUR VOUS VENDRE DES MÉDICAMENTS CHERS ET VOUS FAIRE PEUR AVEC DES ANALYSES INUTILES. LA PANCRÉATITE ? C’EST LE CORPS QUI DIT « JE N’EN PEUX PLUS DE CETTE MERDE ». ET LES MÉDECINS ? ILS SONT PAYÉS PAR LES LABOS. REGARDEZ LES ÉTUDES DU JOURNAL DE L’OMS - ELLES ONT DISPARU EN 2023. LA VÉRITÉ ? ON NE VOUS LA DIT PAS. 🤫💊

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